La forêt de chênes-lièges

Habitat du plus généreux des arbres

La forêt de chênes-lièges, qu'on appelle suberaie ou « montado » en portugais, lieu de naissance de cet arbre fascinant, est un important pilier environnemental, social et économique des pays méditerranéens.
Les forêts de chênes-lièges occupent une surface estimée à plus de 2,1 millions d'hectares dans le bassin méditerranéen occidental. Près des 90 % de l'aire de distribution de l'espèce se trouvent au Portugal, en Espagne, au Maroc et en Algérie. De l'ensemble des suberaies sont issues environ 200 000 tonnes de liège tous les ans. Le Portugal, qui possède un tiers de l'aire totale couverte par les chênes-lièges, est le leader du secteur, car il est responsable de environ 50 % de la production de liège dans le monde.

2,1 millions d'hectares

Les forêts de chênes-lièges occupent une aire estimée

90 % des suberaies dans le monde

se trouvent au Portugal, en Espagne, en Algérie et au Maroc

200 000 tonnes de liège

sont récoltées chaque année

Les forêts de chênes-lièges sont le fondement de l'un des 36 écosystèmes les plus importants au monde car elles y préservent la biodiversité – à l'instar de l'Amazonie, de la savane africaine et de Bornéo. Sur chaque surface de 1000 m² , plus de 200 espèces animales et 135 espèces de plantes trouvent les conditions idéales à leur survie dans la suberaie.
La suberaie est le support d'un écosystème unique et fragile qui constitue l'habitat d'espèces rares et menacées. Parfaitement adaptées à un climat chaud et à un sol aride, les forêts de chênes-lièges empêchent l'érosion et la désertification qui en résulte. Ce sont des barrières contre les incendies et elles jouent un rôle fondamental dans la régulation du cycle hydrologique. En outre, elles apportent une contribution essentielle à la qualité de l'air, en absorbant le dioxyde de carbone qui sans elles serait libéré dans l'atmosphère.
On estime que pour chaque tonne de liège produite, la suberaie capte plus de 73 tonnes de CO₂, une contribution vitale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, principale cause du changement climatique.

Mythes et réalités

Saviez-vous que la production de liège est écologique ?

Une étude développée par EY en 2019 a conclu que l'activité de Corticeira Amorim et la chaîne de valeurs en 2018 présentent une empreinte de carbone de 274 481 tonnes de CO2.

Quelle est la production mondiale de liège ?

La production mondiale de liège est de 200 000 tonnes par an, dont environ 55 % proviennent du Portugal.

Quelle est l'importance des forêts de chênes-lièges ?

Les forêts de chênes-lièges contribuent à la préservation de la biodiversité et à la survie de nombreuses espèces animales indigènes, dont certaines sont menacées d'extinction. Elles jouent un rôle tout aussi important dans la capture du CO₂, dans la régulation du cycle de l'eau et dans le contrôle de la désertification environnementale et sociale.

Les suberaies forment des paysages culturels, c'est-à-dire des systèmes façonnés par l'action de l'Homme au travers de l'utilisation de ressources variées : le liège, les fruits pour l'alimentation animale, les pâturages et les récoltes agricoles. D'après le WWF (Fonds mondial pour la nature), plus de 100 000 personnes en Europe du Sud et en Afrique du Nord dépendent directement et indirectement de ces forêts.

Pourquoi les suberaies sont-elles des retardateurs de feu ?

Grâce aux propriétés thermiques du liège et à sa faible combustion, les chênes-lièges sont plus résistants au feu que d'autres arbres. La lente combustion du liège en fait un ignifuge naturel qui constitue une barrière contre les incendies. Sa combustion n'émet ni fumées ni gaz toxiques.

Quel est le rôle des suberaies dans la préservation des espèces ?

Les suberaies sont la base de l'un des 36 écosystèmes les plus importants au monde car elles y préservent la biodiversité – à l'instar de l'Amazonie, de la savane africaine et de Bornéo. C'est l'habitat naturel de 135 espèces de plantes et plus de 200 espèces animales - dont 160 espèces d'oiseaux, 37 espèces mammifères (au Portugal, c'est le foyer de 60 % des mammifères du pays) et 24 espèces de reptiles et d'amphibiens. Parmi les animaux de la suberaie, certains sont menacés d'extinction, comme le lynx ibérique, l'espèce de félin la plus en danger au monde et le carnivore le plus à risque de disparaître en Europe.

Quelles sont les espèces menacées dépendantes de la suberaie ?

L'espèce la plus en danger est le lynx ibérique, qu'on ne trouve qu'au Portugal et en Espagne. Il est fortement menacé d'extinction. D'après le WWF (Fonds mondial pour la nature), le nombre total de lynx ibériques encore vivants dans ces deux pays est inférieur à 150 individus adultes. Parmi les espèces menacées du bassin méditerranéen, la suberaie est aussi le milieu naturel de l'aigle royal ibérique (Portugal et Espagne), du vautour urubu et de la cigogne noire (tous deux en Espagne), et du cerf de Barbarie (Tunisie et Algérie).

Mis à part la production de liège, quelles sont les autres activités permises par la suberaie ?

Au-delà du fait de constituer un écosystème naturel unique au monde, la forêt de chênes-lièges rend possible toute une série d'activités : agriculture (plantation et cueillette de plantes médicinales et de champignons, production de miel et de cire d'abeille), sylviculture (production de charbon), pâture en forêt (élevage de bétail), chasse et activités économiques (observation d'oiseaux, tourisme et équitation). Elle permet aussi la mise en place de l'élaboration de produits alimentaires locaux certifiés par l'Union européenne.

Dans les sept pays méditerranéens producteurs de liège, plus de 100 000 personnes dépendent directement ou indirectement de l'économie fournie par les forêts de chênes-lièges.